Jacques Bove, dont la maman tient un salon de coiffure dans la grande rue à Neufchâtel, est employé chez Maurice Gorin photographe.

Jacques est âgé de 17 ans lorsqu'il apporte, avec son patron, sa contribution à la Résistance locale en fournissant les photos d'identité nécessaires aux clandestins pour se procurer de faux papiers.

Puis, côtoyant le noyau de résistants de René Flambart, il est plus particulièrement chargé du transport d'armes. Pour ce faire, il visite souvent la ferme de Madame Dumont à Bully qui sert également de refuge pour quelques parachutistes, tout cela au nez et à la barbe des Allemands.

Un matin, le secrétaire de mairie de Preuseville est retrouvé ligoté. Pendant la nuit, quatre résistants sont venus s'emparer des cartes d'alimentation, Jacques est dans le coup... Bien sûr, le secrétaire de mairie était de connivence ! ...

Un jour le commandant de Gendarmerie Béharel de Neufchâtel vient chez Maurice Gorin pour le prévenir qu'il va être chargé prochainement d'arrêter Jacques, son apprenti photographe. Le message est reçu 5 sur 5 ! Jacques Bove se cache quelques jours, successivement dans la ferme de Madame Ponche de Lucy puis dans celle de Monsieur Dortu de Bouelles. Monsieur Gorin lui conseille de quitter la région et de descendre à Ibos près de Tarbes, chez son frère engagé dans la Résistance lui aussi, comme correspondant radio de la B.B.C. Pour que Jacques puisse faire la route en vélo, le photographe Neufchâtelois lui remet une musette et un peu d'argent.

Jacques devient à son tour un clandestin. Muni de faux papiers, il doit éviter les très fréquents contrôles des gendarmeries françaises et allemandes. De plus, rendu dans la région d'Angoulème, le problème du passage de la ligne de démarcation se pose toujours, même si la zone libre n'existe plus.

Comment faire ? Jacques se renseigne et des autochtones lui conseillent d'utiliser le train en fraude avec ... son vélo. Dans le couloir longeant les compartiments, rapidement une grande agitation inquiète Jacques. En effet, des contrôles sont effectués. La panique monte et le piège se referme sur Jacques qui va être arrêté ...

Tout à coup l'alarme est déclenchée et le train stoppé. Le désarroi est à son comble. Un jeune homme saute, roule, se relève et court en zizagant vers un bosquet. Des coups de feu sont tirés et les "autorités" arrêtent le fugitif. Pour l'instant les contrôles sont abandonnés ... Jacques est soulagé, il peut de nouveau poursuivre son voyage ... à bicyclette jusqu'aux Pyrénées. Là, Monsieur Gorin "frère" oriente Jacques vers le Maquis.

Au maquis de Sombrun, formé en Août 1943, Jacques Bove devient "logiquement" le Normand et apporte sa contribution à la libération du territoire national.

Après le 6 août 1944, les maquisards de Sombrun détruisent les voies ferrées et des lignes électriques, établissent des barrages routiers pour contrecarrer les mouvements de l'ennemi.

Photos du maquis de Sombrun, Hautes-Pyrénées :

Cabane de Sombrun Intérieur de la cabane Hommage aux maquisards Plaque commémorative

 

Toutefois, le 15 juillet 1944, trahi par un déserteur, le campement est attaqué par un détachement allemand qui déploie des tirs de mortiers et d'armes automatiques tuant neuf personnes dont huit maquisards. Gerbe déposée par le Souvenir Français

 

Les survivants poursuivront leur lutte jusqu'à la victoire finale sur la barbarie nazie.

Texte de François Fouquet, photos Bernard Capot.